Pas encore tout à fait la fin
En échos à Floriane, repartie bien loin dans sa Normandie natale, un autre "aurevoir à l'Iut" et surtout à ses habitants...
Le
calendrier scolaire n'est pas imprimé sur mes neurones, alors quand on m'a dit
: « Il ne reste plus que cinq semaines », je ne vous raconte
pas. Le choc ! J'en étais encore à des considérations un peu moins arrêtées. Du
style : « Qu'est ce qu'ils m'énervent, tous ! A se la raconter, à tout
le temps tirer une tête de six pieds de long, à parler de foot à chaque repas,
à râler pour des broutilles ou à se se
foutre de la gueule du monde entier
Et puis les préfa tout gris.
Les ordi en grève chronique, les chaises qui grincent, les micro-ondes dégueu,
les journaux qui disparaissent, les profs qui posent des lapins et qui nous
reprennent pour deux minutes de retard... parce que comme chacun sait "le
JT c'est à 20h pas à 20h02 ! "»
Inéxorable
refrain de fin de course. Quand les petites vacances tardent à montrer leur
nez. Quand le compte à rebours se fait pressant : « plus que deux
jours, deux - jours !
Deux ans ensemble et que
restera-t-il ? Un petit coup de fil de temps en temps. Des mails les premiers
mois, un décrochage en douceur, quoi.
Un
jour on verra le nom de certains au détour d'un article dans le canard du coin
ou incrusté sur un synthé au journal télé du soir. « Ouaaaa, trop fort
! J'ai fait mes études avec ce mec ! ». Fouilles archéologiques au fin
fond du disque dur pour retrouver quelques photos, on cherchera les numéros sur
« pages jaunes.fr. » Séquence nostalgie...ah ! le bon temps : les
p'tits cailloux qui emmerdaient Johanna mais qui représentaient l'arme
essentielle de la minorité visible de la classe, les garçons. Les salades
pleines de moustiques et de trop de salade. Le grand écran plasma de Louise et
Chalon dont tout le monde aura entendu parler des dizaines de fois. François,
ses pulls jacquards et Sarko. Le Collège international et les histoires
interminables des internes. Les plats surgelés de Fred, les sandwichs cachers
de Jérôme... Dans la tête s'affiche la compilation de vingt-quatre mois de vie
en autarcie. L'Iut de journalisme, entité à part entière, coupée du reste de
l'humanité et qui se suffit à elle même.
Voilà.
C'est la fin. Le moment où la nana sort son mouchoir blanc sur le quai de la
gare, celui où Muphasa meurt dans le Roi lion, où Ross et Rachel se séparent
dans Friends... Y a pas moyen de faire
un « happy end » ?
Parce qu'avant, il reste encore...
une semaine de cours qui commence sur les chapeaux de roues. Quinze jours de
pratique audiovisuelle, un bal de promo, des révisions et des exam, un conseil
de département, quelques coups à boire
ensemble, une soirée sur la plage si tout le monde est d'accord. Et pour les
plus motivés... encore une année.
T. R.